L’infarctus du myocarde, plus souvent appelé par abus de langage infarctus ou « crise cardiaque », est une maladie qui touche les artères du cœur appelées artères coronaires. L’infarctus du myocarde est une situation d’urgence. Lors d’un infarctus du myocarde, une artère coronaire est partiellement ou entièrement obstruée. Une partie du muscle cardiaque, vascularisée par cette artère, ne reçoit alors plus de sang et donc plus d’oxygène. Cette partie du muscle cardiaque privée d’oxygène meurt en quelques heures ; on dit qu’elle se nécrose. Cela peut entraîner des problèmes de contraction du muscle cardiaque, se manifester par des troubles du rythme, une insuffisance cardiaque, voire l’arrêt du cœur.
L’infarctus du myocarde est une urgence vitale, il faut donc réagir très rapidement.
L’infarctus du myocarde est une pathologie grave. On compte en moyenne 80 000 infarctus du myocarde par an en France. Environ 10% des victimes décèdent dans l’heure qui suit et le taux de mortalité à un an est de 15%. Grâce aux progrès thérapeutiques, à la vitesse d’intervention du Samu (à condition de l’appeler rapidement) et à la disponibilité accrue d’unités de cardiologie interventionnelle opérationnelles 7j/7 et 24h/24, le taux de mortalité à 30 jours a chuté de 10,2% en 1995 à 2,1% en 2015.
L’infarctus du myocarde est causé par une pathologie des artères coronaires appelée maladie coronarienne. Durant plusieurs années des graisses, des cellules inflammatoires et plus tard du calcaire se déposent dans la paroi des artères coronaires. C’est l’athérosclérose. Ces dépôts dans la paroie des artères forment des plaques que l’on nomme plaque d’athérome.
Ces plaques d’athérome rétrécissent le diamètre interne des vaisseaux sanguins. La surface d’une plaque d’athérome peut se rompre à l’improviste : on parle de rupture ou d’érosion de plaque. Ainsi, les substances de la plaque entrent en contact avec le sang en circulation, ce qui entraîne la formation d’un caillot sanguin (thrombus). Ce caillot rétrécit encore plus le diamètre interne du vaisseau sanguin, voire le bouche complètement. Le sang ne peut plus circuler dans cette artère. Plus rarement, l’obstruction de l’artère peut être secondaire à un spasme (contraction spontanée d'une artère de durée variable).
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Quels sont les facteurs de risques ?
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L’infarctus du myocarde survient le plus souvent chez des patients porteurs de facteurs de risque :
- Certains facteurs de risque sont génétiques et ne peuvent être corrigés : le sexe, l'âge et l'hérédité (histoire familiale d’infarctus ou d’accidents vasculaires).
- D'autres facteurs de risque sont acquis et relèvent directement de nos comportements et de nos styles de vie : alimentation trop riche en graisse saturée, tabagisme, hypercholestérolémie, hypertension artérielle, diabète, sédentarité, obésité abdominale, troubles psycho-sociaux (dont stress et dépression). Fréquemment associés, ces facteurs de risque potentialisent mutuellement leurs effets.
Les femmes ont quatre fois moins de risque de faire un infarctus que les hommes, avant la ménopause. Mais la proportion de femmes jeunes qui en sont victimes a toutefois tendance à s’accroître, notamment en raison de l'augmentation du tabagisme et de l’obésité dans cette population. Après la ménopause, les risques sont équivalents pour les deux sexes.
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Quels sont les signes d’infarctus ?
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Les patients victimes d’un infarctus du myocarde peuvent ressentir des symptômes très variables d’un patient à l’autre. Lorsqu’une artère coronaire s’obstrue, les premiers symptômes surviennent en quelques minutes.
- Le plus souvent les patients vont ressentir une douleur thoracique intense à type de serrement au milieu de la poitrine (derrière le sternum), produisant une sensation angoissante. L'oppression évolue initialement en vague ou, peut-être d'emblée, brutale. La douleur est ressentie comme inhabituelle et dure plus de 20 minutes.
- Parfois la douleur diffuse dans toute la cage thoracique, vers les deux épaules, les bras, la gorge, la mâchoire inférieure et la partie supérieure de l’abdomen
- Les symptômes ressentis par certains patients peuvent être moins intenses et « atypiques » ; certains patients ne peuvent ressentir qu’une brulure ou gène au niveau de l’estomac, la mâchoire ou l’épaule
- Il existe souvent des symptômes supplémentaires : teint pâle, nausées, sensation de faiblesse, sueur, difficultés à respirer, pouls irrégulier
- La douleur est indépendante de l’activité physique et de la respiration
Chez les femmes, les diabétiques et les personnes âgées, il se peut que les symptômes suivants soient les seuls signaux d’alarme : difficultés respiratoires, nausée inexplicable et vomissement, sensation de pression dans le dos ou l’abdomen.
Parfois, une complication apparaît dès les premières minutes avec une perte de connaissance, pouvant aboutir à un arrêt cardiaque et respiratoire : c’est la mort subite.
Si cette oppression thoracique ne cède pas spontanément au repos ou rapidement (en moins d’une minute) après prise de trinitrine sous la langue (en spray ou en comprimé), et qu’elle se prolonge au-delà d’une vingtaine de minutes, il faut suspecter la survenue d’un infarctus du myocarde. Il faut immédiatement arrêter toute activité et appeler le 15.
Il faut prêter attention à ces symptômes quand ils surviennent au repos ou au moindre d'effort, de façon non prolongée et répétitive. A ce stade, le muscle cardiaque n'est pas encore atteint : il est absolument impératif de consulter un médecin dans les plus brefs délais.
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Que faire en cas de douleur thoracique intense inhabituelle ?
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L’infarctus du myocarde est une urgence vitale. Il faut agir immédiatement !
Le facteur temps est le paramètre principal de la prise en charge de l'infarctus. La taille de l'infarctus augmente avec la durée de l'occlusion coronaire.
Si cette oppression thoracique ne cède pas spontanément au repos ou rapidement après prise de trinitrine sous la langue (en moins d’une minute), et qu’elle se prolonge au-delà d’une vingtaine de minutes, il faut suspecter la survenue d’un infarctus du myocarde. Il faut immédiatement arrêter toute activité et appeler le 15.
Si la personne est sans connaissance et ne respire pas, commencez le massage cardiaque sans perdre une seconde et continuez jusqu’à l’arrivée des secours.
Il faut prêter attention à ces symptômes quand ils surviennent au repos ou au moindre d'effort, de façon non prolongée et répétitive. A ce stade, le muscle cardiaque n'est pas encore atteint : il est absolument impératif de consulter un médecin dans les plus brefs délais. -
Comment se déroule la prise en charge d’un infarctus ?
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Lorsque le patient fait appel au SAMU, dans un premier temps le diagnostic sera confirmé par le médecin du SAMU sur les symptômes décris par le patient mais surtout l’électrocardiogramme qui permettra d’affirmer le diagnostic. Un cathéter veineux est mis en place et les premiers traitements administrés pour calmer la douleur (souvent à base de morphine) et pour fluidifier le sang (héparine et antiagrégants). L’équipe du SAMU organise en urgence le transfert vers un centre de cardiologie interventionnelle.
A l’hôpital, le patient est admis directement en salle de cardiologie interventionnelle et bénéficie en urgence d’une coronarographie. L’examen permettra d’affirmer le diagnostic en visualisant directement l’artère coronaire obstruée responsable de l’infarctus. Il est réalisé dans le même temps une angioplastie coronaire pour déboucher l’artère, rétablir le flux sanguin et arrêter l’infarctus. Dans l’immense majorité des cas un stent est positionné dans l’artère coronaire sur le site d’obstruction pour maintenir l’artère ouverte.
En fin d’examen le patient est transféré dans le service des soins intensifs pour la suite de sa prise en charge.Pour les patients qui consultent directement aux urgences, la prise en charge est la même. Une fois le diagnostic posé le patient est transféré en urgence en salle de coronarographie, ou dans un autre centre par le SAMU si il n’existe pas sur place de cardiologie interventionnelle.
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Quelle durée d’hospitalisation ?
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Après la revascularisation de l’artère coupable par angioplastie coronaire, le patient est pris en charge aux soins intensifs. L’équipe médicale et paramédicale assure une surveillance 24H/24 du patient : installé dans un lit de réanimation, le rythme cardiaque est surveillé en continu (monitoring cardiaque par scope), ainsi que la saturation en oxygène. La fonction cardiaque est évaluée par l’échographie cardiaque, parfois à plusieurs reprises. Cet examen permettra de préciser l’étendue et la sévérité de l’infarctus.
La durée d’hospitalisation varie de 3 à 7 jours selon la sévérité de l’infarctus et la survenue ou non de complications. Généralement le levé est autorisé au deuxième jour.
Durant cette hospitalisation des visites sont possibles. -
Quel traitement après l’infarctus ?
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A la sortie de l’hôpital une ordonnance de traitement vous sera remise. Une association de médicaments nommée "BASIC" est prescrite pour réduire les risques de récidive et de complication de l’infarctus. Les initiales BASIC correspondent à :
- Bêtabloquants, pour réduire la pression artérielle et la fréquence cardiaque si nécessaire. (Ex : Métoprolol, Bisoprolol, Aténolol…)
- Antiagrégants plaquettaires : durant la première année une association de deux antiagrégants sera nécessaire comprenant systématiquement de l’Aspirine et soit du Ticagrelor, Prasugrel ou Clopidogrel. ILS NE DOIVENT JAMAIS ÊTRE ARRETER.
- Statines, pour réduire le taux de cholestérol quel que soit le niveau de cholestérol dans le sang. (Ex : Atorvastatine, Pravastatine, Rosuvastatine…)
- Inhibiteurs de l’enzyme de conversion : pour lutter contre l’hypertension artérielle et prévenir le remodelage et la dilatation du ventricule gauche. Ils ne sont pas systématiques. (Ex : Ramipril, Perindopril, trandolapril…)
- Contrôle des facteurs de risque (arrêt du tabac, perte de poids si nécessaire, activité physique et réadaptation physique…)
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Quelles prises en charge après un infarctus du myocarde ?
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Après un infarctus du myocarde, il faut retrouver ses capacités physiques et reprendre confiance en soi et en son corps. Une rééducation cardiaque pourra vous être proposée.
La réadaptation cardiaque a pour but de rééduquer le cœur à l'effort selon ses capacités et de permettre la reprise d'une vie la plus normale possible après un infarctus du myocarde. Elle est commencée progressivement lors de votre hospitalisation en service de cardiologie, puis est pratiquée plus intensivement dans un établissement spécialisé en soins de réadaptation cardiaque : soit en hospitalisation complète (séjour de deux à trois semaines), soit en hospitalisation de jour avec retour à domicile tous les soirs, soit en soins externes sans hospitalisation. En réadaptation, les patients apprennent à comprendre leur maladie, l’importance des facteurs de risque et à éviter ainsi un nouvel infarctus en adoptant un mode de vie sain et en modifiant éventuellement certains aspects de leur vie. La reprise de l’activité physique sera encadrée et adaptée au cas par cas par des cardiologues et kinésithérapeutes.Votre médecin traitant, en lien avec le cardiologue hospitalier, devra demander la reconnaissance de votre maladie au titre d'une affection de longue durée (ALD). Tous les examens et les soins en rapport avec l'infarctus du myocarde sont alors pris en charge à 100 % sur la base des tarifs de l'Assurance Maladie.
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Quel suivi médical après un infarctus ?
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Après votre infarctus du myocarde, un suivi cardiologique sera nécessaire. L’infarctus est un événement aigu d’une maladie chronique, la maladie coronarienne. Votre médecin traitant coordonne vos soins en collaboration avec d’autres professionnels de santé : médecin de réadaptation cardiaque, cardiologue, diététicien...
En plus des consultations auprès de votre médecin traitant, un suivi annuel auprès de votre cardiologue est recommandé. La première année suivant l’infarctus, un suivi tous les 6 mois peut être nécessaire. Chez les patients parfaitement stables, après quelques années de suivi, un espacement des consultations pourra être proposé par votre cardiologue au cas par cas.
La consultation cardiologique est un moment important dans la prise en charge de votre pathologie et permettra :
- De discuter de vos éventuels symptômes : douleurs thoraciques résiduelles, essoufflement, palpitations…
- De revoir votre traitement de fond, sa tolérance et de signaler tout effet indésirable.
- De rediscuter de l’importance de la prise en charge des facteurs de risque, des modifications de vie mises en place et maintenues ou non dans le temps ; revoir l’activité physique réalisée… Il vous aide également à comprendre les enjeux et les bénéfices de vos traitements. Il vous apprend à reconnaître des signes d'aggravation ou de complication.
- De vérifier les marqueurs biologiques (diabète, cholestérol, fonction rénale..) et discuter éventuellement des modifications de traitement.
- D’évaluer l’évolution ou non de votre pathologie cardiaque par l’examen clinique, l’électrocardiogramme et si nécessaire l’échographie cardiaque.
- Selon les symptômes, la sévérité de votre pathologie, l’évolution, l’âge, des examens complémentaires seront parfois nécessaires : épreuve d’effort, scintigraphie myocardique, holter ECG.
L’objectif du suivi, du traitement et de la prise en charge des facteurs de risque est de réduire au maximum la survenue d’un nouvel événement coronarien. Tout patient qui a fait un infarctus est à risque de refaire un infarctus. Ce risque est variable d’un patient à l’autre, peut être très faible mais n’est jamais nul. C’est pourquoi, en plus du suivi régulier, il est important que le patient soit actif dans sa prise en charge et signale à son médecin traitant ou son cardiologue tout symptôme inhabituel ou nouveau qui l’inquiète et/ou s’il ressent des symptômes d’angine de poitrine et/ou qui vous rappelle vos symptômes lors de la survenue de votre infarctus. Si de tels symptômes surviennent consultez rapidement votre médecin traitant.
Il ne faut jamais arrêter ou modifier votre traitement sans avis médical.
L’infarctus du myocarde peut aussi déclencher des troubles anxieux et des dépressions. Dans ce cas, demandez conseil à votre médecin traitant et votre cardiologue
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Que puis-je faire moi-même pour rester en bonne santé ?
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Vous pouvez faire beaucoup pour maintenir vos vaisseaux sanguins en bonne santé. Pour réduire votre risque de récidive d’infarctus du myocarde et d’attaque cérébrale :
- Arrêtez de fumer.
- Adoptez une alimentation saine pour le cœur, de type méditerranéen.
- Avoir une activité physique régulière, adaptée au cas par cas.
- Évitez l’excès de poids.
- Contrôlez régulièrement votre tension artérielle. L’hypertension artérielle accroît le risque d’infarctus du myocarde et d’attaque cérébrale, il faut le cas échéant la soigner par des médicaments.
- Faites contrôler annuellement vos taux de lipides sanguins (cholestérol et triglycérides).
- Faites contrôler régulièrement votre glycémie (taux de sucre dans le sang). Le diabète accroît le risque d’infarctus du myocarde et d’attaque cérébrale, il faut le cas échéant le soigner par des médicaments.
- Les charges psychiques sont un facteur de risque de maladies cardio-vasculaires. Raison de plus de prendre soin également de votre santé psychique.
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